LES YEUX DANS LES RIZIÈRES DE CHINE
Notre collaboratrice à Shanghaï, Cécilia Vermeulen, a décidé de mettre le cap sur la région du Guangxi en Chine et de monter sur le « Dos du Dragon » (Longji Titian), ces fabuleuses rizières en terrasse. Au programme : balade entre les monts karstiques (les mêmes pains de sucre que l’on retrouve au Brésil mais également en Thailande) et rencontre avec les minorités Zhuang et Miao connues pour leurs femmes aux cheveux interminables...
Par Cécilia Vermeulen.
Arrivés à Guilin, on réalise rapidement que le coin est un spot touristique de premier ordre. Ce qui pourrait rebuter tout routard devient ici un gage de confort et d’exploration inestimable : cela veut dire qu’on parle anglais et que les sites sont facilement accessibles ! On dépose nos valises à notre point de chute : le Club Med de Guilin. Ici, le Club s’est glissé dans les draps d’un ancien centre d’art contemporain. C’est ainsi que le temps s’écoule doucement entre plusieurs centaines de sculptures réparties au gré des pins parasols, en harmonie complète avec la nature.
Très vite, des fourmis nous montent dans les jambes et l’envie de voir du paysage l’emporte. On se rend en taxi dans le village de Yàngshuo, enclavé au milieu des pics calcaires. Cet endroit recèle d'une multitude d’aventures, descendre la rivière Li toute proche sur un radeau de bambou ou parcourir la ville en vélos. Ces derniers se louent à la journée pour une somme modeste et se parent très facilement d’options diverses : siège enfant, casque, coudières, genouillères et même tandem !
Si vos enfants sont de bons grimpeurs, emmenez-les se perdre dans le parc de Yàngshuo, au bout duquel se trouve, bien cachée derrière les bambous, la « colline de l’Homme », Ilang Shan. Le parc à lui seul est une plongée en eaux chinoises avec ses joueurs de Majong, ses mamies qui dansent et affrontent d’autres groupes du même acabit, ses chanteurs solitaires qui posent leur voix rauque sur un crachin à corde augmenté par un ampli portable, ses cerfs-volants aux couleurs vives et ses fleurs de lotus recouvrant le moindre point d’eau.
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Le lendemain, nous décidons de mettre le cap sur les rizières les plus célèbres, celles en terrasse du « Dos du Dragon ». Pourtant situées à seulement quelques kilomètres de l’hôtel, atteindre les rizières demande 3 heures, tant la route est sinueuse et fréquentée. Angoissés du volant, s’abstenir ! Parvenus au village de Ping’An, nous entrons dans le village Zhuang accroché à un flanc de montagne. Le regard est immédiatement attiré vers les femmes de cette minorité qui ne se coupent jamais les cheveux !
Leur chevelure interminable est nouée de façon spécifique sur leur front, mettant en valeur leurs minois souvent rieurs, toujours souriants. Les couleurs sont éclatantes et les odeurs d’anis (spécialité locale) nous enivrent. C’est parti pour arpenter ces rues en pente sous un soleil de plomb ! Pour les grimpeurs récalcitrants, des porteurs de chaises en bambou se trouvent facilement au pied du village, mais il faut bien négocier le prix.
Le village tout en bois offre un parfum de Chine d’antan, avec ses lampes de papier accrochées au fronton des maisons, la volaille qui se balade en liberté et les sous-vêtements qui sèchent au soleil en toute liberté. Un conseil : suivez la route qui mène aux « rizières des 7 étoiles et de la Lune », vous tomberez sur un restaurant offrant un délicieux déjeuner en terrasse, devant un panorama à couper le souffle. Le riz cuit à l’étouffée dans des pousses de bambou est à tomber. Pas de nom pour cette pépite, mais pour la répérer, souvenez-vous qu’il s’agit d’un établissement entièrement tenu par des femmes.
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Arrivés au sommet, la récompense s’étale devant les yeux : des rizières à perte de vue au milieu des montagnes, éclatantes de couleurs vives et symbole du génie humain. En octobre, juste avant la récolte, le jaune y est particulièrement intense, comme si l’été jetait ses dernières forces dans la bataille avant de laisser place aux couleurs pourpres de l’automne. Nous les avons admirées sous un soleil de plomb mais pas de panique si vous vous y rendez un jour de pluie : elles sont particulièrement splendides quand elles sont gorgées d’eau et scintillantes. La minorité ethnique habitant le village s’avère également être très habile dans un artisanat local aux tons éclatants, parfait pour ramener des souvenirs colorés. Laissez-vous séduire lors de votre descente au pied du village.
Il est déjà l’heure de plier bagage et de laisser le Guangxi derrière nous, avec une certitude accrochée au cœur : on y reviendra pour se faire peur dans les grottes du Bouddha noir ou se rafraîchir sous les chutes de Detian.Retrouvez toutes les aventures de Cécilia Vermeulen sur sa page Facebook : The Rooster on the Dragon’s Back.